prénom ava-marsaidh ; tantôt marcy, tantôt may, mais ça c'était avant, c'est toujours papa, c'est toujours maman, ava-marsaidh c'est pour les magazines, et pour le reste du monde ce n'est qu'ava | nom higgins ; son honneur, son blason et son fardeau, et en quelques lettres tient toute sa vie, sa trajectoire dans le marbre gravée | âge dix-neuf ans ; c'était d'indépendance dont elle rêvait, les folies de jeunesse qu'on ne lui autorisera jamais, là-haut dans sa prison dorée | origine irlandaise ; de pure souche et elle est le portrait de l'héritage, le sang neuf de la présidence, un ornement au nom de son père | classe université, spécialisation en marketing et communication ; on lui soufflait politique mais de ce monde-ci elle n'en voulait pas tout à fait | orientation sexuelle non renseignée ; c'est d'amour qu'elle rêve en secret quand autour d'elle on lui ment pour son nom, pour son argent, pour la gloire, quel ennui, elle s'oublie | âge d'entrée à l'académie dix ans ; jeune mais pas si naïve, c'est résignée et le sourire aux lèvres qu'elle accepté, là-bas ou ici ce n'était plus si différent après tout ; rien qu'une déchirure pour ses parents, de perdre encore un enfant | opinion sur l'académie elle l'apprécie plus qu'elle ne l'aurait jamais cru à ses premiers pas – c'est ici que se trouve près de la moitié de sa vie, un peu plus encore depuis qu'elle y a retrouvé le chaînon manquant de son existence. elle n'y a jamais été malheureuse, elle croit en la justice de l'école bien qu'elle soit parfois un peu abrupte, et en la capacité de chacun à donner un peu de soi pour s'améliorer – échouer c'est ne rien donner, ne rien essayer, échouer c'est puer la défaite et la mériter.
alice Illusions sensorielles.
description Altère la perception de la réalité et les sensations liées. [spoiler]Son Alice agit sur la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher passif – ses illusions ne sont rien de plus que ça, des illusions, aussi aucun objet ne peut y être saisi, touché ou utilisé, pas plus qu'une poignée de porte, puisque rien n'est tangible. La chaleur, le froid, le vent, la pluie peuvent être ressentis mais n'auront aucun impact sur la réalité – pas d'hypothermie ni de brûlure, pas de cheveux ébouriffés ni de vêtements mouillés. Ses illusions sont saisissantes, mais parfois encore imparfaites – elle ne sait pas tout dissimuler d'une pièce entière, des éléments qu'elle ne sait pas effacer rappellent la réalité et peuvent aider la victime à s'échapper de l'illusion. Ava, elle, s'épuise à mesure que l'usage de son Alice se prolonge, et ses illusions perdent en netteté quand sa concentration est impactée par la fatigue.[/spoiler]
groupe Psy.
forme de l'alice Diffuse.
provoquer quelques entailles à l'idée que l'on se fait des hommes
Impavide.

Majesté d'un royaume qui s'est dérobé, reine de rien du tout – Ava-Marsaidh, le menton levé, le nez poudré, glisse dans les sphères enviées de tous ceux qui la jalousent sans essayer. Il suffirait, il suffirait pourtant, songe-t-elle souvent, il suffirait pourtant qu'ils aient un peu plus de discipline et moins de nonchalance, il suffirait qu'ils aient un peu plus de rage et d'ambition – il suffirait qu'ils soient comme elle, moulés dans les nervures confortables des privilèges fortunés qu'elle n'interroge jamais.

Paradoxes.

Dans ses carcans de beauté trop sage et ses parures de pouvoir inné, Ava-Marsaidh a grandi persuadée que tout serait facile – qu'il suffisait d'être convaincue de sa valeur et d'être à la hauteur (mais de quel sommet ?) pour qu'aucune porte ne lui soit jamais fermée. La pensée sans doute étriquée, pourtant la bienveillance en abondance et la foi à n'en plus savoir où la verser – la foi en l'autre, aveugle et absurde ; la foi en le monde et en l'homme, Ava vacille et bascule, incertaine et si sûre de tout.

Faillible.

Femme au coeur d'enfant, elle rêve encore trop grand ; Ava-Marsaidh si tendre et bien trop mièvre, l'existence en suspens à l'âge où rien n'est gravé. Cent passions, mille projets, mais aucune raisons des grands espoirs placés en elle de s'en détourner. Petite fille des actes manqués, première enfant et pour la déchirure du second les travers il faut les réparer, les pas de côté les claquemurer, les élans du coeur les barricader – exister comme il faut, sans fausse note et sans rature, et à tout ce qui n'est pas noble dans les yeux des autres y renoncer pour ne jamais décevoir (poupée de cire mise sous clef).

somewhere between chaotic and neutral good — estj — joviale — avenante — studieuse — ambitieuse — ses bons résultats elle ne les doit presque qu'à son travail acharné — persuadée que tout le monde peut réussir s'il s'en donne les moyens — pédagogue — obstinée — polie — poupée de cire — rêveuse — passionnée — désespérément romantique — autoritaire — leader née — égoïste — connaît les limites par coeur — les frôle sans jamais les dépasser — embobine et manipule si ça l'arrange — ses desseins sont généralement bienveillants — n'a pas toujours conscience que le ressenti des autres prime sur ses intentions — extravertie — besoin des autres pour exister — sûrement moins indépendante qu'elle ne le prétend — rancunière — tenace — loyale — un rien vénale sur les bords
l'asphalte brûlant du soleil de midi
Stylographe entre les doigts, elle relit une fois de plus les lignes imprimées sur la feuille décorée des armoiries de l'école et de l'Etat.
Quel gaspillage d'encre, songe-t-elle, en soupirant.

Chacune de ses inspirations est lourde, les traits de son visage tirés, son air grave. Elle a l'impression de suffoquer, depuis cette nuit. Les images, les sons, l'obscurité et la terreur semblent lui coller à la peau, comme la suie collera longtemps aux vestiges du temple des fleurs, même lorsqu'on croira l'avoir rincé de tous les souvenirs glaçants.

Le discours de son père ne l'a pas rassurée – face au sourire qu'il lui a adressé, dans la foule, alors qu'il déballait sa tirade, comme tous les Présidents aiment à le faire, elle est restée de marbre. Fermée – inquiète, rancunière.
Pourquoi ne lui a-t-il rien dit, de ce qu'il se passe, dehors ?
Pourquoi lui a-t-il menti à elle, comme il mentait à tout le monde ?

Pour la protéger – la petite voix au creux d'elle, bien plus sensée que la rage qui gronde dans sa poitrine depuis l'aube cendrée.

Elle avait cru les plus belles années de sa vie au creux de ses mains, lorsqu'elle avait, au sein de l'Académie, retrouvé son frère disparu, son petit frère qu'elle avait cru perdu – Arcturus.

Il était (re)devenu sa force, sa moitié qu'elle veillait jalousement, avec tendresse et souci. Il avait été dans toutes ses pensées, lorsque l'alarme avait retenti, et que les militaires étaient venus les chercher. Elle aurait pleuré de soulagement lorsqu'elle l'avait retrouvé, si elle n'avait pas appris à refouler ses larmes pour mieux sourire – être forte pour mille.
Elle se souvient la terreur qui l'a clouée sur place, lorsqu'elle a imaginé l'avoir perdu une seconde fois – elle ne se le serait jamais pardonné.

« Vous ne préférez pas quelqu'un d'autre ? Quelqu'un d'un peu moins… Je ne sais pas. Quelqu'un dont le nom n'est pas tout sauf synonyme de neutralité ? »

La Section NOVA.
La nouvelle lubie de son père – par quelle folie pouvait-il bien être animé ?

Tandis qu'elle joue nerveusement avec le capuchon du stylo à bille, elle songe avec amertume aux années d'innocence, les toutes premières, avant qu'on en décide autrement pour son sort. Lorsqu'elle n'était qu'une enfant, et son frère une petite chose aux grands yeux curieux dont elle s'est entichée au premier regard – c'était elle qui avait eu droit à son premier éclat de rire.

Avant, avant – avant sa disparition, la déchirure, les larmes, les cris, le désespoir, le deuil impossible à faire et les idées noires ; les médias envahissant, peu scrupuleux, qui s'étaient jetés, tels des vautours, sur l'histoire tragique des Higgins.
Avant, avant qu'il lui faille assumer un rôle qu'elle aurait échangé contre tout au monde.

Avant, avant que la réalité ne les rattrape et ne les cloue au sol comme cette nuit du quinze février.

Quand bien même l'idée lui noue la gorge, elle se dit que tout ça n'est sans doute pas un hasard ; sa présence dans ce bureau, qu'on l'ait sollicitée de la sorte. C'est peut-être le prix à payer, ici, pour redorer le blason de sa famille,
peut-être son rôle, ici, d'assumer les erreurs de son père et de faire mieux que lui, à son échelle.

« J'accepte. »

On acquiesce en face d'elle, tandis qu'elle signe au bas du formulaire qui l'engage.

Elle ne sait pas tout à fait, si c'est parce qu'elle est exemplaire, impliquée et disciplinée,
ou si c'est parce que son père a ordonné,
ou même pour la sanctionner des bévues de son sang.

Mais elle accepte, elle s'incline – digne, humble et honorée (elle préfèrerait), elle courbe l'échine face aux responsabilités qui incombent

à ses privilèges.

[spoiler] — Fille du président Irlandais actuel, Higgins, Ava-Marsaidh est l'aînée de son petit frère, Arcturus. Gamine privilégiée, son enfance avait tout pour être heureuse et sans accrocs.
— Elle a huit ans lorsque sa vie vole en éclats. Son frère et maman profitent du soleil tiède de l'après-midi tandis qu'Ava joue dans sa chambre. C'est le hurlement glacial de maman qui la fait se précipiter à l'extérieur ; Arcturus n'est plus là, et maman pleure au téléphone, blême et la beauté ravagée.
— Le silence est pesant, lorsque les kidnappeurs sont condamnés, mais qu'on ne retrouve plus l'enfant disparu. La justice clôture l'enquête, et demande à demi-mots aux Higgins de faire leur deuil dans l'ignorance la plus totale et sous le feu des projecteurs des médias rapaces.
— C'est à cette période que l'Alice d'Ava se manifeste ; sans même réaliser tout à fait que le factice est de son fait, elle dessine à l'encre de sa douleur des illusions dans lesquelles son frère est toujours là, elle invente les bruits de son rire et de ses pas dans la pièce d'à-côté, sa chambre dans laquelle elle n'ose plus rentrer.
— Ses parents la dissimulent aux yeux du monde pour ne pas avoir à la perdre. Leur fils, c'était déjà tant ; mais leur fille, leur fille, faut-il donc vraiment que la vie leur arrache la chair de leur chair encore une fois ?
— Mais l'entourloupe s'ébruite, et elle ne peut plus rester. L'Académie la réclame, et le gouvernement n'entend pas d'une oreille bienveillante que la gamine échappe à l'éducation qui lui est due. C'est à dix ans qu'elle boucle valises et qu'elle intègre l'école.
— Contre toute attente, elle se plaît à l'école plus qu'elle ne l'aurait cru. Bien qu'on ne la traite pas toujours comme il le faudrait, et qu'on lui envie très vite ses privilèges et la visite régulière de ses parents, comme les nombreux colis qui lui sont livrés lorsque l'absence se fait trop longue, elle s'intègre de son mieux et, studieuse et attentive, se fond rapidement dans le moule des élèves exemplaires.
— Arcturus ; Arcturus, son petit frère, son essentiel, son tout ; elle réalise qu'il est bien là, vivant, plus vraiment l'enfant soleil qu'elle a connu, mais bel et bien son frère qu'elle aime tant. Elle reprend vie.
— Dix-neuf ans et la vie bascule de nouveau ; une nuit d'hiver fait sombrer l'Académie dans l'horreur, comme un semblant d'apocalypse, un aperçu de l'extérieur qui la glace au dedans quand elle réalise qu'elle ne connaît plus rien du monde réel que les mensonges qu'on lui sert dans une enveloppe timbrée ou au téléphone toutes les deux semaines.
— À l'aube d'une nouvelle journée au goût amer, après que son père les a gavés d'un discours auquel il ne croyait sûrement même pas lui-même, Ava se voit proposer (imposer) une place au sein de la Section NOVA, lubie militaire qu'elle ne saisit pas tout à fait. Elle accepte, sans broncher, persuadée qu'il ne lui reste plus que l'obéissance pour faire pardonner les erreurs de son père qui les a tous mis en danger. [/spoiler]
sportive et enjouée, le club de cheerleading s'est imposé sans hésitation lorsqu'elle a décidé de s'impliquer dans des activités extra-scolaires — elle profite de chaque seconde où elle peut ne pas porter son uniforme pour se faire plus coquette, avec ses vêtements personnels qu'elle demande régulièrement à son père de lui rapporter de chez eux — elle porte le béret à la française comme peu savent le faire — sa couleur préférée est définitivement le rose — mais pas n'importe quel rose ; le fuchsia est par exemple peu élégant à ses yeux tandis que le pastel lui sied bien au teint — peu frileuse, on s'étonne souvent de la voir se passer de veste lorsque les autres frissonnent — elle croit encore au prince charmant (ou à la princesse indépendante) même si elle affirmera le contraire — ses romans préférés parlent d'amours interdites, passionnelles à la fin tragique — oui, elle a pleuré en lisant romeo et juliette — elle a un faible pour les comédies musicales — elle joue du piano et du violon — elle a l'oreille absolue, alors apprendre à jouer n'a pas été difficile, mais elle est incapable de lire une partition, parfois elle fait semblant — on lui invente souvent des histoires, certainement par jalousie puisqu'elle est très régulièrement visitée par ses parents — on raconte qu'elle maltraite les plus jeunes avec son don (c'est faux) — et qu'elle est un peu fille facile (le vocabulaire employé à son égard elle le méprise) — féministe convaincue (mais encore en déconstruction), ses étagères débordent de lectures sur les sorcières des temps modernes — elle est née brune, mais elle se préfère en blonde, et c'est un luxe qu'elle peut largement se permettre — elle ne sait pas encore ce qu'elle voudrait faire de sa vie, mais ses études la passionnent — plutôt chat que chien — café ou thé son coeur balance — fraises au sucre et son coeur est vôtre
et pouf, j'me suis dédoublée. (c) encrine / yuzetsuki / chandresh au rapport du matin (a)